«Pour préserver cet héritage et assurer le legs des anciens, il est impératif que le griot soi d’abord fier de ce qu’il est : être griot mandingue.»
FEVRIER 2024 : KOUSSANAR
« Je suis né et grandi sous l’ombre de mes parents qui étaient de grands koristes. J’avais aussi des oncles qui jouaient beaucoup d’instruments de musique comme la guitare et le saxophone. Tous ces gens ont toujours été des modèles pour moi et ils m’ont donné ce dont ils ont hérité de leurs aïeuls. Et aujourd’hui, c’est à mon tour de faire le même avec les générations futures.»
« Depuis en étant tout petit, je jouais avec des bouts de bois que je rassemblais sous les arbres pour imiter le jeu du balafon. Après quelques années d’expériences, j’ai commencé à fasciner le grand public à travers des prestations de jembé que mon oncle m’a appris. La passion que j’avais à travers cet art qui m’a tant impressionné, m’a fait abandonner les études dès l’école primaire.»
« Quand j’apprenais à jouer de la kora, je passais au moins six heures à m’exercer sur des notes que mon oncle me donnait. A l’époque c’était un peu difficile comme tout début des cours que je recevais mais j’ai préféré être koriste qui en est une passion et également un rêve dont je voulais vaille que vaille réaliser.»
«S’agissant de la musique traditionnelle mandingue, on pourrait se dire que quelques fois elle est menacée par la musique moderne. De mon point de vue, je vois une interdépendance car l’une ne peut se détacher de l’autre afin d’avoir un style digne de son nom. Je pense bien aussi que la musique traditionnelle comme son nom l’indique sera toujours présente dans les artères de la société et cela dépendra de la créativité du pratiquant.»
«Quant à moi-même je joue d’autres styles musicaux avec ma kora comme les styles Peulh, Bambaras et parfois même le Mbalax. Je joue aussi des morceaux différents que ceux des grands parents lors des évènements traditionnels.»
«La nouvelle génération s’implique de moins en moins dans ce beau métier de nos jours. Il y avait quelques années, je dirigeais une troupe dont certains parmi nous jouaient au Jembé d’autres préféraient danser le ballet. Nous faisions ensemble des prestations dans différentes régions du pays et dans la sous-région comme en Guinée Bissau, en Guinée Conakry et en Gambie. Au fil des années le groupe s’est dispersé et par la suite j’ai décidé de continuer en solo.»
«Pour préserver cet héritage et assurer le legs des anciens, il est impératif que le griot soi d’abord fier de ce qu’il est : être griot mandingue. L’art de jouer de la kora et de l’harmoniser à des paroles n’est pas donné à n’importe qui.»
Une très belle exposée.
Là ou certains abandonnent leurs héritages ou là délaissent d’autres préfèrent s’en servir pour une legs générationnelle . C’est ce qu’on appelle ”la passion ”.
Bienvenue en Afrique .
Tous à la préservation de notre patrimoine.
Merci beaucoup pour ce commentaire pertinent cher Samba