L’université de l’Amitié des Peuples

« Je me sentais très bien en Russie. J’avais une vie estudiantine merveilleuse et d’insouciance. Mais il y avait de la rigueur sur les études.»

NOVEMBRE 2022 : MAKACOLIBANTAN

« Aller étudier en Russie était un choix personnel que j’avais fait, un rêve que je voulais réaliser. La vie à Moscou n’était pas un fardeau pour moi, mais une perpétuelle découverte. Et ça m’avait donné l’opportunité de cohabiter avec d’autres personnes des nationalités différentes de la mienne comme les chinois, les japonais, les latinos, etc. Cela m’a permis de découvrir chaque jour de nouvelles choses tant si bien que je n’avais pas le temps de souffler. Je me sentais très bien en Russie. J’avais une vie estudiantine merveilleuse et d’insouciance. Mais il y avait de la rigueur sur les études. Par exemple si un étudiant n’a pas de bons résultats, on ne l’octroie plus la bourse pour les autres semestres. S’il a les moyens, il peut payer les cours pour continuer, mais même en payant la formation et qu’il ne fasse pas de bons résultats, il sera exclu.»

« Ce qui m’a marqué le plus chez les russes, c’est leur sens de patriotisme parce qu’ils aiment énormément leur pays. Ils peuvent toutefois critiquer la Russie, mais ils ne permettraient jamais ce droit à d’autres. Un russe peut attaquer un étranger parce que ce dernier lui a soutenu quand il critiquait son pays. Autre chose qui m’a beaucoup plu dans ce pays, c’est que tous les gens sont au même pied d’égalité. C’est un pays où on ne forme pas les gens pour être intellectuel qui passe tout son temps à jacter. La Russie forme les gens de manière pratique. J’y ai appris à être quelqu’un qui s’adapte vite à des situations dans n’importe, lequel des milieux de vie. »

« Personnellement je suis quelqu’un de très curieux, alors des expériences de vie j’en ai beaucoup. Par exemple à l’université de l’Amitié des Peuples, on nous prenait pour travailler au sein du campus. Chaque année l’université sélectionnait des étudiants pour les charger de repeindre tous les bâtiments de l’université qui a approximativement la taille de Maka ; et ces travaux nous étaient payés en mensualité. Je faisais aussi des jobs d’étudiant comme travailler dans des restos ou boîtes de nuit. Et cela m’a servi parce qu’à mon retour au pays, j’ai construit ma propre chambre et c’est moi-même qui l’ai peinte. Hormis ça, j’ai eu à acquérir des expériences en informatique, en gestion de projets. J’ai eu à travailler, ici au Sénégal, avec des petites organisations et également à travailler avec des services de collectivités locales en leur proposant des formations. »

« Parlant du travail, j’ai souvent une conception différente à celle des autres. Je ne pense pas que je suis trop important pour ne pas faire certains travaux. Je me suis toujours dit que  c’est moi-même qui dois faire le travail, mais ce n’est pas le travail qui doit me faire . C’est la personne qui donne de la valeur à une chose et non le contraire. Par exemple quand un homme travaille dans une boîte, ce n’est pas cette dernière qui valorise l’homme, mais c’est l’homme en personne qui doit donner de la valeur à son lieu de travail. Je m’en foutais pas mal de la pensée les autres, mais je me fiais de la manière dont je veux vivre ma vie. Je ne crois pas qu’on doit me privilégier sur les autres parce que j’ai étudié dans une université européenne, je trouve que cela est injuste. »

« Il y a des gens qui n’ont jamais été à l’école et qui n’ont jamais bénéficié de l’Etat. Alors que moi, mon pays m’a octroyé une bourse étrangère durant mes études. Je trouve que l’Etat m’a assez assisté et qu’il ne me doit plus rien. Et je trouve que c’est trop prétentieux de vouloir toujours trouver de l’emploi digne de sa formation. Les recrutements se font par profil et en nombre aussi. Et il faut que les gens comprennent qu’il y a trois chose sur l’emploi : soit on travaille pour quelqu’un qui te paye ou bien travailler pour l’Etat qui te paye aussi ou encore travailler pour soi-même . Mais dans tous ces cas, il y a ce que l’on veut, ce que l’on nous propose et ce que l’on peut faire . Par ailleurs, si on me propose ce qui ne me convient pas, j’ai le choix de le décliner et créer mon propre travail. »